Karina Pronitcheva (Institut d’histoire de Saint-Pétersbourg de l’Académie des Sciences de Russie.). Des images de produits russes à l’image de la Russie : l’image publicitaire et l’identité « nationale » aux Expositions universelles de 1851 à 1900.

Moments de rencontre des cultures, des approches et des savoir-faire, les Expositions universelles étaient, pour le XIXesiècle, un point fondamental quant à la circulation des images, que ce soit des images de produits, de pays ou de nations. L’intervention portera sur des images de produits russes qui faisaient partie de la culture visuelle des Expositions entre 1851 et 1900 et circulaient, dans l’espace européen, à travers différentes supports (catalogues, albums de photographies, cartes postales, éditions spéciales, périodiques, etc.), ainsi que sur l’image de la Russie en tant que telle, qui s’était formée auprès du public, grâce à ces images caractéristiques et répétitives. Il est curieux, d’ailleurs, que les « pavillons nationaux », ces constructions à façades typiques pour l’architecture des différents pays, qui s’affirment à partir de l’Exposition universelle de 1867, deviennent des produits en soi, et ce sont les images de ces produits, souvent conçus par des architectes étrangers, qui sont alors les plus largement diffusées et qui déterminent l’identité « nationale » d’un pays participant aux yeux du public. La Russie n’étant qu’un exemple, l’étude des images publicitaires autour d’un pays permet de comprendre la mécanique de construction de l’image de n’importe quel pays, à l’occasion des Expositions universelles.

Dickinson’s Comprehensive Pictures of the Great Exhibition of 1851, London : Dickinson broth., 1854. Vol. I. III. Russia.

Biographie :

Karina Pronitcheva est diplômée en histoire de l’art à l’Université de Saint-Pétersbourg (2006), en lettres modernes à l’Université Paris 4-Sorbonne (2007) et en muséologie à l’École du Louvre (2010), docteure en Sciences de l’Art (Université Paris 3-Sorbonne nouvelle / École du Louvre, 2016). Sa thèse porte sur « L’industrie de la parfumerie française et les musées : entre public et privé » et analyse les rapports entre les marques de luxe, les pouvoirs publics et les institutions muséales en France dans les années 1920-2010, avec un accent particulier sur l’histoire de la présentation de produits commerciaux dans un espace muséal.

Chargée des collections au Musée Fabergé à Saint-Pétersbourg (2016-2018), elle est actuellement chercheuse à l’Institut d’histoire de Saint-Pétersbourg de l’Académie des Sciences de Russie, où elle prépare une thèse d’État sur la joaillerie et l’orfèvrerie russes aux Expositions universelles de 1851 à 1900.

Sélection de publications (en français et en anglais) :

Pronitcheva K. « Le musée d’art industriel en Russie: Naissance et affirmation d’un concept (1860-1870) », Histoire de l’art, 2019, vol. 84-85, p. 43-54.

Pronitcheva K. « Viktor Vasnetsov and Russian Silver of the Late Nineteenth and Early Twentieth Centuries », Experiment: Journal of Russian Culture,2019, 25 (1), p. 175-188.

Pronitcheva K. « Le Musée Christian Dior à Granville : la marque au service de la Ville », Marques muséales: Un espace public revisité : [actes du colloque international, 2-3 juin 2016] / sous la dir. de Martine Regourd, [Bayonne]: Institut Universitaire Varenne, 2018, p. 179-190.

Pronitcheva K. « Luxury Brands and Public Museums: from Anniversary Exhibitions to Co-branding », Donzé P.-Y. & Fujioka R. eds. Global Luxury: Organizational Change and Emerging Markets since the 1970s, Palgrave McMillan, 2018. P. 219-237.

Fabergé: Treasures of Imperial Russia, Fabergé Museum, St. Petersburg, Géza von Habsburg et al., ed.  Karina Pronitcheva. St. Petersburg: The Link of Times Cultural and Historical Foundation; New York: Skira Rizzoli, 2017. 400 p.