Fedora Parkmann (Académie des Sciences de République tchèque / Centre français de recherche en sciences sociales, Prague). Exporter la photographie soviétique en Tchécoslovaquie. Expositions et périodiques.

Durant l’entre-deux-guerres, la scène photographique tchèque s’est montrée particulièrement réceptive au modèle de la photographie de reportage soviétique, que ce soit dans les milieux de gauche ou dans les cercles des photo-amateurs. Si les témoignages allant dans ce sens abondent, très peu d’études ont été consacrées aux conditions concrètes dans lesquelles s’est déroulée cette transmission. Afin de mieux comprendre comment la photographie soviétique a circulé et a été accueillie en Tchécoslovaquie, nous examinerons les deux principaux canaux de diffusion de la photographie que sont le périodique et l’exposition à cette période, tout en interrogeant les motivations des Soviétiques et en regard, l’implication des Tchèques, qui s’avère essentielle. On est ainsi conduit à nuancer la notion de propagande, c’est-à-dire l’intention des Soviétiques de transmettre leurs valeurs sociales et politiques en transformant le regard du public. Plus qu’une exportation ciblée des Soviétiques, c’est un subtil processus de médiation, mobilisant toutes les possibilités de transmission de la photographie, qui a permis aux approches photographiques de l’Union soviétique d’être acclimatées en Tchécoslovaquie.

Biographie :

Fedora Parkmann est post-doctorante à l’Académie des Sciences de République tchèque et chercheuse associée au Centre français de recherche en sciences sociales à Prague (CEFRES). En 2017, elle a soutenu sa thèse en histoire de l’art intitulée Paris-Prague : transferts en photographie (1918-1939) à Sorbonne Université. Elle a enseigné l’histoire de l’art contemporain à Sorbonne Université, à l’Université catholique de l’Ouest et l’Université de Lorraine. Ses recherches actuelles portent sur la photographie sociale et ouvrière en Tchécoslovaquie dans le contexte transnational.