Adrien Jeanrenaud (Université de Genève). Vénus fait des selfies : ruptures et continuités de l’imaginaire vénusien à l’ère d’Instagram

Vénus est un sujet qui suit la conscience humaine depuis au moins l’Antiquité. Elle est principalement un symbole de beauté, de féminité ou de nudité et, au cours des siècles, les artistes l’ont représenté en peinture, en sculpture, dans les textes, par la musique, mais aussi en photographie et par le cinéma. Figure polymorphe et fragmenté, Vénus parsème les siècles, les médiums et cela se poursuit aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Ces derniers forment une source incontestable de la culture visuelle contemporaine et c’est notamment le cas d’Instagram. Cette plateforme se fonde sur l’image et la constante augmentation des usagers, malgré les nouvelles potentialités, est la preuve de sa pérennité et sa popularité. 

Un sujet ancien dans un nouveau médium, Vénus n’a pour autant pas déserté notre imaginaire. Nous avons tous en tête au moins une Vénus, que cela soit la  Naissance de Vénus de Botticelli, la Vénus de Milo exposée au Louvre ou la Vénus d’Urbino peinte par le Titien, mais qu’en est-il aujourd’hui de ses représentations sur Instagram ? Quelles sont les images actuelles qui forgent l’imaginaire vénusien ? Avons-nous à faire à des ruptures ou à des continuités ? De quoi Vénus est-elle aujourd’hui le symbole ? Comment se fait-elle influencer par Instagram et le smartphone ? Voilà les questions qui permettent de cerner les enjeux de Vénus dans la culture visuelle contemporaine sur les réseaux sociaux. 

Dalia Ramanauskas, « Exit Venus », 2004

Biographie :

Adrien Jeanrenaud est actuellement doctorant au sein du projet Visual Contagions à l’Université de Genève. Après des études en histoire de l’art ainsi qu’en histoire et esthétique du cinéma entre l’Université de Lausanne et Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il a accompli un Master en Humanités Numériques à l’École nationale des Chartes. Ses recherches actuelles portent sur la circulation des images et la représentation des corps durant le second XXe siècle, à la croisée des sciences humaines et sociales et des outils numériques.