Hadrien Viraben (laboratoire TEMOS). Encadrer la création amateur : l’exemple des meubles à découper

Constitutif d’une créativité amateur pluriséculaire, le découpage, et bien évidemment le collage, se réinvente constamment entre l’époque moderne et l’époque contemporaine, alors que de nouvelles modes se cristallisent successivement. En fait partie la découpure de mobiliers, qui désigne à la fin du xixesiècle une vogue toute particulière pour des patrons permettant de découper des pièces de bois, assemblées pour construire de petits meubles destinés à la décoration intérieure. Partant de cette pratique exemplaire d’un travail créateur ordinaire, il s’agira pour nous d’envisager ce que pourrait être une histoire matérielle de l’art amateur, dont la créativité se déploie dans les interstices d’un encadrement particulièrement pesant, exercé d’une part par des artistes professionnels et d’autre part par le marché du loisir créatif. Si le poids d’un tel encadrement peut expliquer pour partie le « conservatisme » des amateurs, maintes fois observé, restent à en discerner, ou plutôt à en suggérer, les marges de manœuvre.

« Toilette avec glace, flacons et vide-poches », planche no 279 de la série « La Découpure illustrée », publiée dans le Journal de l’amateur, 15/01/1897, no 1, hors-texte.

Biographie :

Titulaire d’un doctorat en histoire de l’art, Hadrien Viraben a publié en 2021 sa thèse sous le titre Le savant et le profane : Documents et monuments l’impressionnisme, 1900-1939. Aujourd’hui, il a rejoint en tant postdoctorant l’équipe du projet ANR « AmateurS : Amateurs en Sciences (France, 1850-1950) ».

Bibliographie :